Jour 21 – lundi 6 avril 2020 – Continuité pédagogique ? Ou exploration créative ?

La continuité pédagogique nous est demandée par nos instances. En fait, nous nous étions déjà – comme le font tous les groupes humains un peu concernés – concertés et avons exploré pendant quelques jours le problème et les solutions accessibles et praticables, pour nous et pour nos étudiant.e.s. On étaient partis pour faire Teams(c), logiciel qui nous était recommandé, mais la première session a finit en Discord(c) parce que Teams(c) demandait des adresses universitaires, que tous n’avaient pas encore suite au changement de nom et donc d’adresses mails de notre université. Nous nous sommes finalement retrouvés en Teams(c), mais avec le secours de Whatsapp(c) latéralement, en greffon, pour celles et ceux qui ne pouvaient pas s’y connecter, même sur invitation. Après cette première semaine, on aurait pu faire un Zoom(c) sur nos pratiques mais au lieu de cela, on a continué d’Explorer (c) nos maquis en Safari (c) collectif pour réaliser deux superbes séances sur FramaPad (vous remarquerez qu’ici, pas de copyright(c), parce que c’est un logiciel libre, fait par et pour la communauté, comme la wikipédia, avec un plein respect de nos données personnelles).

FramaPad est un logiciel libre (et gratuit) qui permet à tout un groupe d’écrire ensemble en ligne, simultanément. Un tchat latéral intégré à droite de la zone d’écritures collectives permet d’harmoniser nos actions et de nous organiser. Chacun entre dans l’espace avec une couleur attribuée, mais peut en changer. On voit ainsi ces magnifiques tissages de textes et de voix rendues par la couleur. Ecrire dans cet espace est une expérience étonnante, créative et coopérative ! Il fallait que cette initiative vienne du libre, elle ne pouvait politiquement venir que de là. Les quatre préceptes du libres nous indiquent une voie contributive, non hiérarchique, créative partagée, qui nous permet de retrouver notre autonomie (celle que nous avons plus ou moins délibérément donnée aux GAFAM) :

  • la liberté d’utiliser le logiciel
  • la liberté de copier le logiciel
  • la liberté d’étudier le logiciel
  • la liberté de modifier le logiciel et de redistribuer les versions modifiées
Par ailleurs, je pense que nous n’aurions rien compris à ce que nous vivons dans ce confinement si nous pensions simplement continuer, comme si de rien n’était, une fois déconfinés.
Ce n’est pas une continuité pédagogique que nous devons assurer, mais bien plutôt d’accepter l’invitation qui nous est faite avec cette crise, d’invention collective de nouveaux arts et manières de faire ensemble, parce que rien ne va (et ne devrait) continuer comme avant si on veut vraiment se libérer des nuisances du supermarché ultra libéral.