Art Gallery of Uzbekistan à Tashkent

Aujourd’hui, nous nous rendons à la « Art Gallery of Uzbekistan » de Tachkent avec I., l’étudiant de français en 4e année à l’ULM, rencontré à l’Alliance française samedi dernier. Après un parcours en bus, je le retrouve à Chorsu Bazaar ( Chorsu Bozori) où nous prenons le métro. C’est ma première fois. Chaque station est superbement décorée, chacune dans un style différent. Là encore, c’est un héritage soviétique, sa construction a commencé en 1972, il a été ouvert au public en 1977 avec 9 stations. Il compte aujourd’hui 4 lignes et 47 stations. Le trajet adulte coute 2 000 sums (environ 0,15 euro) qu’on utilise sur des cartes magnétiques à recharger.

Le métro de Tachkent est décoré avec des matériaux nobles (marbre, granite, fonte, bronze, etc.) par les techniques du bas-relief et de la mosaïque. Beaucoup de stations, dont les noms avaient une référence communiste ou russe, ont été renommées après l’indépendance en 1991, ainsi la place et station « Lénine » a pris le nom de « Mustakillik Maydoni » (place de l’Indépendance), de même la station « Révolution d’Octobre » est devenue « Amir Temur Khiyoboni » (dit aussi Tamerlan, 1336-1405, conquérant turco-mongol du XIVe siècle, fondateur de la dynastie des Timourides).

Les décors à motifs évoquant le passé soviétique ont été démantelés et remplacés. Les stations portent actuellement les noms de poètes et hommes d’État ouzbeks ou de lieux vers lesquels elles donnent accès.

Construit après le tremblement de terre qui a ravagé la ville en 1966, le tunnel du métro de Tachkent est conçu selon des normes antisismiques qui lui permettent de résister jusqu’à 10 degrés sur l’échelle de Richter. Il peut également servir d’abri anti-nucléaire, des portes d’accès sont visibles dans chaque station. 

Nous arrivons place de l’Indépendance où se trouve la « Art Gallery of Uzbekistan », le plus récent musée de la ville, qui a été inauguré en 2004.

La première des expositions est consacrée à l’artiste Georgiy Robertovich Brim (1935-1999), peintre Ouzbèke dont le travail montré ici est presque essentiellement constitué de peintures à la gouache sur papier, des études pour décors de théâtre pour l’essentiel. La notice du peintre est en Ouzbek et en Russe, comme souvent ici.

La salle suivante est dédiée au travail de Shuhart Abdumalikov, peintre Ouzbek aussi, c’est un contemporain. Parmi ses peintures, celle-ci fait figure d’exception. Si toutes les autres m’ont parues assez convenues, cette toile à l’huile possède l’étrangeté de ces paysages peints… avec la linéarité temporelle d’un film que l’on verrait image par image, ou encore, à la manière séquencée d’une bande dessinée, ou encore d’un long panoramique en séquences.

A l’étage, c’est une grande exposition consacrée au célèbre Oural Tansikbaevitch Tansikbayev, peintre né en à Tachkent alors dans l’Empire russe, mort en à Noukous en République socialiste soviétique autonome de Karakalpakie. C’est un peintre soviétique, kazakh et ouzbek. C’est que c’est compliqué ici…

Sa peinture et ses dessins, essentiellement des personnages dans les villages et des paysages de montagne, m’ont beaucoup plu. Il emprunte différentes pistes et techniques de représentation, avec un égal bonheur. J’aime beaucoup ! C’est généreux et fin. Il parvient à saisir la majesté d’une nature déjà altérée dans les années 1920-1930, par des pylônes électriques et des routes.

Et puis nous sortons par la place de l’Indépendance, qui jouxte les principaux ministères de l’état Ouzbek. I. me dit que l’on n’a pas le droit de rester ici plus de 30 minutes ici. La police veille, car il suffit d’enjamber les hautes barrières et on se trouverait dans le parc de la résidence présidentielle.

Un camion citerne où les femmes en charge de l’entretien des espaces verts remplissent leurs arrosoirs.

Ici se trouve le mémorial des soldats morts durant la Seconde Guerre mondiale, leurs noms sont regroupés par régions sur de grandes pages ou volets de laiton gravé.

La flamme du Soldat inconnu ? Non, celle-ci est dédiée aux mères des soldats, à leur douleur d’avoir perdu beaucoup de leurs enfants dans cette guerre.

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