Mon premier après-midi ici. Parti depuis hier matin, pas dormi depuis, mais c’est l’énergie de la découverte qui me tient je suppose. Soleil dardant ses rayons acérés sur nous courbant le dos. Ting et Marine (Xinting) m’ont proposé d’aller avec quelques amis à la soirée de restitution des travaux de fin d’année de l’Académie des Beaux-Arts de Chine à Hangzhou. On y va bien sûr ! Première école de Chine par la taille et l’ambition, cette école est née en 1928 et n’a cessé de croître, et à très grande vitesse. Elle accueille aujourd’hui 6000 étudiants répartis dans 9 catégories : fine arts, inter média, design, public art, media & animation, architecture. Chacune de ces catégories comprend jusqu’à 7 spécialités.

Nous arrivons par la porte Nord, qui borde un quartier promis à la destruction d’ici un an environ. Dommage car c’est un lieu très vivant, avec une succession de petites boutiques où l’on trouve tous les accessoires pour peindre, dessiner, sculpter, écrire, calligraphier, pour manger aussi, dans différents styles à petits prix, et des bazars pour tous les objets de la vie quotidienne.





Nous sommes attendus pour 19h, début du show. Places assises en gradins de notre côté et sur la pelouse de l’autre côté du vestige d’un mur conservé d’un ancien palais. La scène en fait le tour.


Le show alterne moments officiels comme l’énoncé des étudiants diplômés, discours apparemment pleins d’humour des différents directeurs ou responsables de spécialités, et une série de performances (danse, impression au rouleau compresseur, chant) et de projections (extraits de travaux photos, vidéos), installations et sculptures lumineuses, défilés (mode)… C’est la fête ! L’ambiance est joyeuse et le public très enjoué !

Moment marquant (pour moi) : cette performance du département « art public » consistant à réaliser une impression géante sur toiles. Les étudiants y disposent à la spatule de la peinture en pâte sur le sol recouvert d’une série de plaques de contre-plaqué fin. Traçant les contours de formes plastiques et d’idéogrammes sur le support de bois, ils recouvrent l’ensemble de plusieurs toiles mises bout à bout. Un rouleau compresseur de 9 tonnes s’avance lentement et roule sur l’installation… La toile est retirée aussitôt après, révélant les écritures et le dessin sous les cris d’excitation des étudiants et du public. Performance énergique et puissante, à l’image du pays !



J’ai depuis, cherché sur le net à propos de cette école et trouvé ce témoignage un peu désabusé, c’était en 2007, il y a donc dix ans, sur le blog de Julien Billaudeau, étudiant français en échanges internationaux pour 6 mois. Le campus était alors très différent, il ne comprenait pas encore tous les bâtiments d’aujourd’hui et souffrait d’une croissance trop rapide. On sent bien à le lire, que dix ans en Chine, ne valent pas dix ans ailleurs. Il semble que le facteur d’évolution puisse être ici multiplié par 5 ou 6 ? Quelle université ou école d’arts en France a vu la taille de son campus multipliée par 6 en 10 ans ?
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