Beau temps ce matin, et personne dans la rue pour en profiter. Muni de ma déclaration de sortie pour faire les courses vitales, j’ai tout de même salué trois personnes sur le chemin jusqu’au Franprix, soit sur un trajet de 600 mètres aller et retour. Drôles de regards entre nous, entre méfiance et reconnaissance. Trois personnes qu’en temps normal je n’aurai pas saluées. C’est que les temps ne sont pas très « normaux ».
Le confinement produit de l’empathie, mais aussi de la crainte, de l’agressivité, de la bêtise, voire au delà… Il réveille en nous, le résistant et le collabo.
On connaît tous ce dilemme, tous les jours ou presque, mais sans réellement se poser la question : faire confiance ou pas, à qui, pourquoi, jusqu’où ? Mais ici, dans ce contexte de pandémie, toute rencontre se dote d’une aura d’étrange gravité.
A quatorze heures aujourd’hui, en buvant notre café, on a rit des tortues pour qui c’est le printemps, et qui se poursuivent dans le jardin, toutes énergisées par le premier soleil crédible.

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